Dobrila : Bienvenue dans cet épisode spécial de Pause RH, Montagnes & Cocotiers. Je suis Dobrila Stupar et aujourd’hui, préparez-vous à une discussion palpitante depuis la Suisse sur les IA et les NWOW, ami ou ennemi ? C’est la question que nous allons aborder aujourd’hui. Et pour cela, j’ai l’immense plaisir d’être accompagnée aujourd’hui par Kay Rayée. Alors Kay, bonjour et bienvenue.

Kay : La Orana Dobrila, je suis ravie d’être ici avec toi et de plonger dans l’univers fascinant des IA. C’est un sujet qui nous tient particulièrement à cœur et qui est assez “hot”, pourrait-on dire, sur les réseaux. Ainsi, nous allons nous poser des questions concernant les IA au sein des entreprises. Mais tout d’abord, je voudrais te dire “Manuia”.

Dobrila : Oui, “Manuia” ! Et comme d’habitude, levons nos verres. Voilà, je te fais un petit “Chin chin”.

Kay : Ben oui, tout à fait ! Pour les non anglophones, parce que c’est quand même des expressions qui ne sont pas très familières pour certains, on parle des « NWOW », donc les « New Ways Of Working » ou les nouvelles façons de travailler et les « NWOL », ce qui est un peu compliqué à prononcer quand même, les « New Ways Of Learning » où les nouvelles façons d’apprendre. Mais avant toute chose, avant qu’on commence Dobrila, je te propose de faire un petit « Chin-Chin ». Et ici, à Tahiti on dit « Manuia ! ».

Dobrila : « Manuia » Kay, « Chin-chin » à nos auditeurs !

La présence des IA dans nos entreprises

Dobrila : Oui, alors justement, avant de plonger dans le vif du sujet, faisons un petit tour d’horizon de la présence des intelligences artificielles dans nos entreprises. Nous avons pu consulter ensemble une étude très intéressante et assez récente, donc je pense que tu as quelques chiffres à me partager qui sont assez édifiants.

Kay : Absolument. D’après une étude menée par IBM en 2022, qu’on a trouvée tous les deux brillante, n’est-ce pas ? 35% des entreprises utilisent des outils de développement à faible ou sans code pour combler les lacunes en compétences. Alors, qu’est-ce que ça veut dire “à faible ou sans code” ?

Ça veut dire tout simplement des applications et des solutions logicielles, sans avoir besoin de les programmer. Donc on n’a pas besoin d’être un expert en IT pour pouvoir instaurer une application au sein de nos entreprises.

Dobrila : Oui, 35%, c’est vraiment surprenant, hein ? En fait, c’est vraiment étonnant, n’est-ce pas ?

Kay : Exactement. Oui, c’est assez étonnant et j’ai des chiffres encore plus étonnants, car 45% des entreprises utilisent des IA pour booster leur recrutement. Donc là, on est vraiment au sein des RH et on va voir que grâce à ces petits génies d’algorithme, donc les IA, on peut trier, analyser les candidatures en un clin d’œil et trouver, du coup, les perles rares qui correspondent exactement au poste. Et on va encore plus loin, car les IA peuvent aussi se charger des tâches administratives, permettant ainsi aux RH de se concentrer plutôt sur le versant stratégique et non sur des remplissages de tableaux de données, par exemple.

Dobrila : Oui, ce sont vraiment des chiffres très éclairants et quand on a regardé cette étude ensemble, ça nous a surpris de voir déjà l’avancée de toutes ces technologies. Déjà, à ce stade, c’était en 2022 quand même, au sein de nos entreprises, c’est déjà monnaie courante en fait.

Kay : Oui, c’est vraiment prometteur, hein ? On peut même parler de l’intégration des IA, même au niveau des formations. On le voit donc, selon cette étude, 50% des entreprises utilisent déjà des IA pour donner un coup un coup de boost à l’apprentissage et à la formation de leurs collaborateurs. Donc grâce aux IA, on peut personnaliser les programmes de formation selon les besoins individuels de chaque apprenant et donc ça veut dire du coup qu’on peut dire adieu aux formations ennuyeuses et plutôt bonjour à des expériences d’apprentissage engageantes, personnalisées et super efficaces. Et on va d’ailleurs explorer ce dernier point lors d’un prochain podcast.

Dobrila : Oui, tout à fait. On y reviendra ! Parce que notre podcast va être en deux parties.

Des exemples de IA utilisent dans nos entreprises au quotidien

Dobrila : Alors tu sais quoi ? Moi, évidemment, je suis assez pragmatique. Donc tous ces chiffres, c’est bien beau, mais ça m’intrigue vraiment. Comment ça se passe réellement sur le terrain, au sein des entreprises, quand on va quotidiennement au bureau ? Alors on pourrait peut-être donner justement quelques exemples pour mieux comprendre la présence de ces IA et leur impact, parce qu’on ne se doute finalement pas qu’elles sont présentes, on ne se doute pas où elles sont présentes, et finalement, on les utilise sans les connaître.

Kay : Ah oui, carrément, dans nos entreprises telles que KADO 360 et TCTA. On utilise des outils d’intelligence artificielle comme le chat GPT, Canva, Grammarly ou encore des chatbots, et ces IA font pour moi des merveilles. En fait, ils facilitent le quotidien et boostent la productivité. Ils ont vraiment la capacité de générer du texte, nous aider à créer des visuels attractifs, améliorer les écrits et même répondre automatiquement aux questions les plus fréquentes sur les réseaux.

« Donc, c’est vraiment une aide précieuse. »

Dobrila : Oui, tout à fait ! On a tous eu au moins une fois affaire à un chatbot qui nous répond lorsqu’on cherche à contacter un service après-vente. Et même tout le monde parle allègrement des algorithmes des réseaux sociaux. Tout ça ce sont des IA. En fait, on ne le sait pas, mais c’est quand même ce dont on parle.

 Chat GPT, une amie ?

Dobrila : Alors oui, donnons comme exemple, ce fameux chat GPT que tu mentionnes, dont tout le monde parle en ce moment, c’est un peu le super héros des réponses rapides !

  • Vous avez une question, vous allez sur chat GT, vous la lui posez, et cet ordinateur, en fait, super intelligent, vous répond avec précision quasiment instantanément.
  • Il vous aide à concevoir un texte, voire le réécrire avec un ton différent.
  • Vous pouvez même choisir le style, vous pouvez demander d’y mettre un peu d’humour.
  • Vous pouvez même lui demander de raconter une blague.

« Ce n’est pas un problème, et c’est comme un collègue ultra efficace qui trouve toujours la bonne solution et vous fait gagner un temps précieux pour vous concentrer sur des tâches créatives et plus stratégiques, ou pour carrément prendre une pause, en fait ! Une pause-café bien méritée. »

Kay : C’est pour ça qu’on est là, n’est-ce pas, Dobrila ? ChatGPT est en train de faire le travail pour nous ! Donc, les IA sont, pour moi, nos alliés vraiment très précieux dans le monde professionnel. Elles vont nous aider à travailler plus efficacement, à obtenir des résultats de meilleure qualité, et à libérer du temps pour les tâches qui ont vraiment une forte valeur ajoutée. Je pense aussi qu’il est important de rappeler à notre audience qu’il est important de ne pas laisser les IA prendre toute la place non plus. Elles sont des coéquipiers qui renforcent nos compétences. Mais dans la prise de décision, la créativité et l’empathie, on a quand même encore besoin de l’humain.

« On ne va pas demander à chaque GPT : “Voilà, prends-moi une décision stratégique à ma place.” »

Cependant, il est quand même important de souligner que malgré leur utilité, les IA ne doivent pas être perçues comme des substituts à l’humain. Ce sont des outils complémentaires qui viennent renforcer nos compétences et notre expertise, mais seulement renforcer. Donc, il est essentiel de trouver un équilibre entre les capacités de l’IA et le rôle irremplaçable de l’humain dans les processus de travail.

Dobrila : L’humain conserve un rôle crucial plutôt au pilotage, dans la prise de décision, dans la créativité, dans l’orientation, dans l’adaptation aux situations complexes, l’empathie qui est typiquement une qualité humaine, en tout cas. Et c’est quelque chose qui va rester au cœur des systèmes, malgré tout, en tout cas, c’est comme ça qu’on peut l’approcher de nos jours.

Kay : Mais tu parles justement d’empathie. Je pense que c’est important aussi qu’on soulève un autre aspect de l’IA qui va toucher directement cet aspect humain. J’aimerais bien ouvrir la discussion là-dessus, car on a découvert des choses assez intéressantes.

CrystalKnows l’IA qui déchiffre les mystères de la personnalité humaine

Dobrila : Oui, alors là en effet. Moi, je suis ravie de partager ça avec notre audience parce que quelque part, c’était totalement surprenant. En préparant ce podcast, je me suis rappelée d’une plateforme sur laquelle j’avais déjà fait quelques petites expériences et tout à coup, elle m’est revenue en mémoire. Elle s’appelle CrystalKnows.

C’est une plateforme en fait qui est assez particulière. Elle met en œuvre une intelligence artificielle pour nous aider à déchiffrer le mystère des personnalités humaines.

« Alors imagine-toi ? Fini les devinettes et les échanges de regards « perplexes », lors de réunions d’équipe. »

« Grâce à cet outil, on peut formater le meilleur message possible en fonction de la personne qu’on a en face de soi. C’est vraiment spectaculaire. »

Kay : Oui, exactement quand, quand j’ai fouillé un tout petit peu au sein de cette plateforme dont on avait parlé, ben je me suis rendue compte que CrystalKnows, c’est un tout petit peu comme notre détective privé de l’IA, hein ? Elle fouille en fait les profils en ligne de nos collègues et les clients pour nous donner des indices sur la façon dont ils communiquent.

CrystalKnows, communique avec la personne dans le ton de voix qu’il préfère. Donc, pour vous expliquer un tout petit peu qu’est-ce que c’est.

Crystal Quoi ?

Kay : CrystalKnows  c’est :

  • Un plugin Google Chrome qui peut intervenir sur les démarches de vente, par exemple, en adaptant les messages au profil des prospects.
  • Elle va analyser toutes les activités sur les réseaux, notamment LinkedIn, parce qu’elle est basée sur LinkedIn.
  • Elle va regarder par rapport aux activités, aux commentaires qu’on donne, par rapport à la façon dont on a écrit notre profil. Elle va regarder justement comment nous communiquons et donc analyser ce profil pour définir un profil psychologique de la personne.
  • Elle va pouvoir nous aider dans la communication écrite, en démarche de vente, mais aussi dans la communication écrite en interne, comme les mails, le chat, ou encore pour fédérer une équipe autour d’un nouveau projet, par exemple.

Sur base de toutes ces données, elle va se baser sur la méthode DISC ou Workforce Insight qu’on connaît bien, qui définis en fait 4 profils, 4 couleurs basées sur les différents types de personnalités, et donc suite à ça, elle va adapter sa communication, elle va nous aider à communiquer mieux, dans la couleur appropriée.

Dobrila : Oui, tout à fait ! Si je te comprends bien, ça peut donc fluidifier les messages et faciliter la communication entre collègues ? Voire même avec des équipes externes à l’entreprise qu’on découvre pour la première fois ?

 « Donc, l’IA fait quelque part tout le travail. »

Si je dois dire ça comme ça, il fait le travail pour nous. À première vue, en tout cas, c’est ça qui a l’air de se passer, mais je pense que tu as fait toi-même le test en live, avec nos équipes, et donc ça a été très intéressant de voir comment cette IA a justement interprété le profil de chacun. Donc je te laisse nous partager ton feedback de cette expérience de terrain.

Notre expérience terrain

Kay : Oui, tout à fait. J’étais très curieuse de voir si ça correspondait réellement au profil des personnes, juste à base du réseau social et de ce qu’on peut poster sur LinkedIn. Et surtout que je maîtrise pas mal la méthode, donc on peut vraiment faire la comparaison, c’était le petit challenge entre l’IA et moi-même.

Et donc en fait, j’ai fait le test avec l’équipe avec l’IA donc du coup basé sur la fonctionnalité automatique de CrystalKnows. Donc il va identifier les profils de chaque membre via LinkedIn, sans donner plus d’infos.

Donc le premier constat, ça a été que :

« 80% de nos collaborateurs avaient une identification juste par rapport au profil identifié par l’IA »

Donc c’est quand même un résultat assez correct. Alors il n’y avait pas le détail, on va dire, mais le profil global correspondait.

Par contre, une personne était complètement à côté de la plaque et on sait très bien comment elle est. On l’a identifiée comme quelqu’un de très enthousiaste et vraiment le moteur de l’équipe, tandis que c’est quelqu’un de très organisé, très carré. Donc on était loin du profilage adapté.

Donc du coup je me suis posé la question : Quel pourrait être l’explication que ben il y a un décalage ?

  1. J’ai pu constater qu’il y avait très peu d’informations sur son profil, donc pas assez d’activités comme des publications, des commentaires, des suivis de certains thématiques sur LinkedIn, par exemple, qu’elle aime, donc du coup, à mon sens, ça peut du coup fausser l’analyse de l’IA.
  2. Une autre plausibilité, ce serait que son profil est écrit par quelqu’un d’autre, donc forcément, si elle ne prend pas le ton habituel de sa voix en ligne, l’IA ne va pas pouvoir l’identifier.

Voila, à prendre avec des pincettes d’utiliser ces types d’IA pour communiquer avec les autres.

Dobrila :

« Ça veut dire que si tu fais rédiger un profil ou superviser ton écriture et tu fais réécrire par quelqu’un, voire même faire écrire ton profil par ChatGPT, tu vois ce que je veux dire ? »

Enfin bon, voilà, ça sera beaucoup moins fidèle évidemment parce que ça correspondra beaucoup moins à ce que tu ferais naturellement dans ta communication. Ça paraît assez logique d’imaginer que c’est pour ça que ça n’a pas fonctionné, donc, du coup, quelque part, pas si fiable que ça, si je te comprends bien ?

Kay : Non, mais quand il s’agit de collaborateurs en interne, on peut basculer sur une création de profils plus détaillée et c’est ça qui est intéressant dans cette dans cet outil en leur faisant un test, donc ils peuvent tous faire un test. Donc, du coup, ce sera beaucoup plus précis.

Par contre, s’il s’agit de personnes avec qui nous entrons en contact pour la première fois en ligne, on ne pourra pas avoir un grand niveau de détails, mais il y a quand même 80% du temps où c’est bon, donc c’est quand même mieux que rien. Donc pour moi ça a quand même du sens d’utiliser cette IA.

Dobrila : Oui, tout à fait. J’imagine que c’est un outil aussi précieux pour favoriser la compréhension mutuelle, la collaboration plus harmonieuse au sein de l’équipe. Et puis, c’est peut-être aussi une belle excuse si jamais tu rates ta communication entre guillemets.

« Désolé, CrystalKnows m’a dit de vous parler de cette façon. Donc, tant pis quoi ? »

Kay : Ça va être l’ultime bouclier de ya pour se dédouaner de toutes les maladresses hein. Donc désolé pour ce message direct, mais CrystalKnows m’a dit que c’était votre style préféré ?

Et c’est ça ? Ça va être pratique, je vais te la sortir celle-là, Dobrila !

Dobrila : Oui, c’est ça, c’est ça. Bon alors on peut dire que l’IA est notre allié dans ce cas-là, elle va quand même nous aider énormément, mais gardons toujours notre libre arbitre et notre sens de l’humain. C’est crucial évidemment d’avoir quand même toujours ce niveau de recul pour pouvoir évaluer ce qui est en train de se passer.

Donc c’est juste un outil. Pour l’instant, c’est comme ça qu’il faut vraiment le voir pour nous aider à mieux communiquer, dans ce cas-ci : « CrystalKnows » et pas nous transformer en robot, insensible, sans émotion et en caricature de nos collègues. Ce ne serait vraiment pas l’objectif à poursuivre ici, bien évidemment. Alors, cette formidable tout ça ?

L’impact des IA sur l’humain

Mais avant d’intégrer ces IA dans nos process au sein de nos équipes, il va quand même falloir un tout petit peu qu’on parle de l’impact que tout cela va avoir sur l’humain. Tu es d’accord ?

Parce que mine de rien, moi quand j’en parle autour de moi, j’ai une nature assez enthousiaste, mais j’entends quand même beaucoup.

La peur, la peur, la peur, la peur à tous les niveaux et pour résumer. Il me vient quand même quelques questions clés, que j’imagine que toi t’as déjà eu aussi, mais notamment dans le cadre de l’ IA tel qu’on vient d’évoquer.

« Toutes ces informations sont récoltées à l’insu de l’utilisateur. L’utilisateur n’est pas prévenu donc ça, ça pose quand même des problèmes d’éthique. »

Et que penser de la tentation aussi de caricaturer, de mettre toutes des étiquettes partout grâce à ces IA qui nous aident à aller plus vite dans des réflexions mais aussi parfois des raccourcis qui sont des biais et on le sait, les IA ont aussi ce défaut.

Alors toi tu as peut-être aussi d’autres questions qui te viennent, mais je pense que les peurs, il faudra vraiment qu’on en rediscute ensemble ultérieurement.

Kay : Oui, et une question qui revient aussi constamment, c’est :

« À quel point les IA vont prendre la place, NOTRE place dans l’entreprise. »

On ne sait pas trop où on va en fait et du coup, les répercussions en termes d’emploi, de performance et même de leadership. Vu que l’IA, comme CrystalKnows, peut faire des communications à notre place, on se pose quand même la question ou est-ce qu’on est nous ?

Dobrila : Alors, de toute façon, on continuera cette conversation passionnante dans notre groupe LinkedIn Pause RH : L’humain au cœur du changement et des New Ways Of Working.

Kay, je t’invite évidemment à déployer avec moi le sujet dans la partie 2, cette partie où on abordera un petit peu plus les peurs. Je crois que ce sera tout à fait en réponse aux interrogations de que nous avons rencontrées.

« Je lance le débat, quels sont vos défis, vos craintes, vos questions concernant l’intégration, l’IA suivant le rôle que vous occupez dans l’entreprise ? »

Nous avons hâte de vous lire ! Nous avons hâte de lire vos commentaires, vos retours sur ce sujet que nous avons ouvert actuellement et qui est très dans l’air du temps. Et surtout, de continuer ces conversations concrètement avec vous !

Kay : Super merci Dobrila de l’échange aujourd’hui ! Rendez-vous sur LinkedIn ! A bientôt !

Dobrila : Merci encore à tous ! Et n’oubliez pas, l’humain au cœur de l’action : C’est maintenant ! A bientôt ! Ciao !

Kay : Nana !